Histoire
Je suis né dans une famille bourgeoise de Londres, qui ne voulait pas de moi mais dont les principes rejetaient une Interruption Volontaire de Grosses. Mais parents ne s’occupaient pas de moi si ce n’est pour me fâcher quand j’embêtais ma vieille dame de baby-sitter. Comme excuse à ce refus d’aimer ? Sois disant un travail beaucoup trop prenant. Bref je n’étais guère gâté. Eléanor, ma baby-sitter, n’avait rien de bien amusant. Vieille pingre de soixante ans, élevée à la «vieille école», n’était jamais satisfaite. Son seul intérêt pour moi était motivé par l’argent que mes parents lui donné pour arrondir sa misérable retraite. Je ne connaissait personne d’autre de la famille sauf peut-être mes grands-parents vus une ou de fois en coup de vent.
A l’âge de cinq ans, mes parents moururent dans un accident de voiture. Moi je me contentais d’un traumatisme crânien, d’un coma d’une semaine et d’une profonde entaille sur l’épaule gauche, qui est aujourd’hui, en dehors du compte en banque faramineux qui m’a été légué, le dernier souvenir d’une époque où en fait je fus heureux. On me plaça chez mes grands-parents, derniers vestiges de ma famille.
Mais comme mon père et ma mère, entre travail et détente, le temps qu’ils m’accordèrent été infimes. A l’école, je me débrouillais pas mal, même plutôt bien en fait. Néanmoins mes «chers tuteurs» n’en avaient que faire. Afin de ne pas trop me désorienté et pensant me faire plaisir, ils avaient gardés mon ancienne baby-sitter. Cependant, mon seul point fixe de référence dans ce monde décéda d’une crise cardiaque alors que j’avais huit ans. Trop pressés pour s’occuper de moi Jerry et Abiguael me dégottèrent en hâte, sans se renseigner, une nouvelle nounou. Une jeune et séduisante fille de la faculté de droit.
Mais très vite elle ne se révéla pas si droite que ça. Son esprit retord finit par me piéger. Je devenais donc l’objet de cette détraquée. Pendant trois ans je vivais un enfer. Et je ne pouvais rien dire. En plus d’avoir honte, j’avais peur qu’elle tue mes grands-parents. Même si je ne les aimés pas beaucoup, ils m’avaient offert un toit fixe. Grâce à eux, je ne me baladais pas de famille en famille.
Heureusement à mes onze ans, mon professeur de sport, ancien footballeur, remarqua un certain don en moi pour le poste de quaterbake. Il fît donc pression sur mes grands-parents pour que j’entre dans une école spécialisée. Trop heureux de ce débarrasser de moi, ils acceptèrent. Je m’évadais donc d’un enfer pour tomber dans un autre. En effet, sans doute à cause de mes différents traumatismes, je me rendais compte au fur et à mesure de ma scolarité que j’aimais les garçons.
Je m’efforçais de le cacher, tout en couchant dans la même chambre que celui que j’aimais. Sans jamais le lui dire, j’évoluais à ses côtés. Il était le capitaine et moi son quaterbake fétiche. Nous devenions très bons amis. Après le «collège» nous entrions dans le même lycée. Mais ma dernière année tout changeât. En milieu d’année, alors que notre équipe était en quart de finale, je raté un envoie. Rien de grave apparemment sauf que quelques minutes plus tard nous perdions le match. Pour l’ensemble de l’équipe, tout été de ma faute j’avais commis «l’erreur». Je devenais alors leur souffre douleur et découvrais par la même occasion la superficialité des gens.
Quand je rentrais chez moi, mon diplôme en poche avec mention bien, je décidais de m’entraîner tout l’été. Mais en même temps j’étudiais les étudiants. Apparemment la superficialité était de mise. Je choisissais donc d’emprunter cette voie pour être reconnu. Peut-être qu’avoir des amis me ferait oublier d’où je viens, qui je suis vraiment, ce que j’ai vécu. J’avais aussi remarqué que le physique jouait beaucoup sur la notoriété. En ayant un déjà avantageux ; les cheveux blonds mi-longs en bataille, un regard bleu azur, un beau sourire, sans compter le corps musclé ; je choisissais de développer tout cela encore plus. Voilà ce qui peupla l’été de mes dix-huit ans : la recherche de la superficialité pour être aimé et reconnu.
En deux mois et demi, j’avais changé. Autant physiquement que mentalement. Penser superficiel, agir superficiel mais ne pas l’être. Voilà ma nouvelle philosophie. J’avais regardé tous les nanards parlant des adolescents rebelles mais branchés et avais trouvé ma propre voie. Et cela sembla fort bien marcher. Dès les premiers jours, autant les mecs que les filles se retournaient à mon passage, trouvant classe mes cheveux en bataille et mon attitude désinvolte et débraillée.
Très vite, je côtoyais le cercle des fraternités et me faisais des amis. Je passais pour le mec cool à connaître sans pour autant faire d’ombre au capitaine de l’équipe de foot. Et puis fréquenter le quaterbake de l’équipe principale semblait plus intéressant que de sortir avec un ex-capitaine relégué au rang de remplaçant de la seconde. Je savourais ma revanche avec délectation et aimais cette superficialité qui me permettait de m’échapper.
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